Lors d’un workshop nocturne, on m’a prêté un AF-S Nikkor 200mm f/2G ED VR, téléobjectif de dernière génération, doté de la technologie actuelle [soit AF-S (autofocus avec moteur ondulatoire silencieux), ED (verres à faible dispersion) et VR (stabilisateur pour réduction des vibrations). Pour les fans des abréviations Nikon, l’info se trouve ici].
Lors de cette sortie, j’avais dans ma besace mon Nikkor Ai 200mm f/4 [Ai pour indice d’ouverture… c’est-à-dire rien de sophistiqué…], et j’ai trouvé judicieux de les comparer pour vérifier si 30 ans d’améliorations techniques sont vraiment probantes. Et si envisager de remplacer mon « vieux » 200mm était envisageable.
Spécifications
modèle
années de fabrication
construction
mise au point
longueur
diamètre
poids
prix
200mm f/4 Ai
1977 -1981
remplacé par la version Ai-S
5 éléments en 5 groupes
2m à l’infini
126mm
68mm
530g
100 – 200 CHF
200mm f/2 AF-S
2004 – 2010
remplacé par la version II
13 éléments en 9 groupes
1m90 à l’infini
203mm
124mm
2900g
3000 – 5000 CHF
Comparatif
Comme nous nous trouvions dans un workshop de nuit, j’ai simplement réalisé deux images avec le Z6, sur pied. Pour rendre le match plus équitable, j’ai fait une mise au point manuelle avec les deux objectifs, et j’ai désactivé le VR sur le 200mm f/2.
Globalement, on remarque sur les images ci-dessous que le « vieux » bouche plus les basses lumières et a une dominante légèrement moins jaune-verte. Par contre, il a un tout petit peu moins d’aberration sphérique.
Remarque: pour comparer les images, je les ai empilées sur Photoshop et ai mis le calque supérieur en mode différence. Or les couvertures angulaires des deux objectifs ne correspondent pas. Il a fallu agrandir à 102% le calque correspondant au 200mm f/2 pour qu’il s’aligne sur celui du 200mm f/4… Ne sachant pas laquelle des focale est correcte, je peux juste supposer qu’elles varient entre 196mm et 204mm.
En agrandissant au-delà des 100%, on remarque que le plus « vieux » est légèrement moins piqué au premier plan, et très mou dans les lointains. La mise au point n’était peut-être pas top, mais un diaphragme de f/8 devrait tolérer cette éventuelle erreur de ma part.
En agrandissant à 300% et en allant chercher la petite bête, force est de constater que l’ancêtre n’est pas si dépassé. Il est relativement piqué au centre. Il a un peu plus de déformations au bord, mais n’oublions pas le taux d’agrandissement: ce sont des éléments qui ne sont pas intégralement visibles à un taux normal d’agrandissement.
A la limite
Pour vérifier le bon comportement du « vieux », j’ai fermé le diaph d’une seule valeur. Voici ce qu’il donne (déjà) à f/5.6.
Conclusion
Inutile de tourner autour du pot: même s’il fait rêver, le 200mm f/2 est trop cher, beaucoup plus encombrant et trop lourd pour ce qu’il m’apporterait de plus en termes de qualité d’image. Il a toutefois 2 avantages majeurs: un AF-S qui est compatible avec le Z et le VR pour des images plus nettes à main levée.
A mon sens, sa zone de confort se situe dans la réalisation d’images de sport rapide en salle (lumière faible), comme du basket ou du volley. Or dans ces conditions, la focale serait probablement soit trop courte pour des gros plans (visages, souffrance, joie) ou soit trop longue pour travailler en bordure de terrain pour des plans plus larges. Je privilégierais plutôt un zoom 70-200mm f/2.8 qui serait plus polyvalent et m’autoriserait une plus grande latitude de travail, quitte à pousser la sensibilité du capteur d’une valeur pour rattraper le stop entre le f/2 et le f/2.8.
Quant au sport à l’extérieur, trail en montagne par exemple, je serais plus tenté par une focale plus longue comme un 300mm f/2.8. En sachant que le poids de l’une ou l’autre de ces optiques est totalement rébarbatif!
Mais si le AF-S Nikkor 200mm f/2G ED VRII (nouveau modèle) vous tente tout de même, profitez, il est justement soldé en ce moment chez Nikon à 6749.10 CHF!